Vision stratégique du développement de la ville d’Azemmour…

I – Constat actuel :

La situation actuelle de la ville d’Azemmour peut être caractérisée par les faits suivants :

A- Atouts


  • Une position géographique stratégique, sur le littoral atlantique, à l’embouchure du fleuve oum érbia ;
  • Un climat clément ;
  • Une histoire riche et un savoir ancestral millénaire, particulièrement en matière d’artisanat, de pêche, d’art culinaire, d’organisation professionnelle, etc.
  • Municipalité depuis 1917 ;
  • Taux de scolarisation élevé : 99 % ;
  • Un Habitat essentiellement à caractère économique (70 % des habitats) ;
  • Un intense développement de l’habitat : 836 Unités construites entre 2004 et 2010, contre 40 unités entre 2003 et 1997 ;

B- Contraintes :

  • Tendance du taux de croissance démographique à la baisse passant de 3,2% en 1982 à 1,15 % en 2004 ;
  • Un déséquilibre dans la pyramide des âges, montrant que les femmes représentent 52,2 % de la population, contre 47,8 % pour les hommes ;
  • Des conditions de vie difficiles combinées à l’émigration, impliquent une faible proportion des personnes âgées (8 % ont plus de 60 ans) ;
  • Taux de fécondité faible : 2,1 % ;
  • Mortalité infantile élevée : 51,2 %° ;
  • Taux des infirmes élevés, particulièrement chez les masculins (3,5 % chez les hommes et  1,4% chez les femmes) ;
  • Taux de pauvreté : 26 % ;
  • Taux de chômage :  19% ;
  • Taux d’analphabétisme : 19,5 % ;
  • 43,3 % de la population n’est pas originaire de la ville ;
  • L’analyse des postes d’emploi, révèle que 60 % des employés sont des salariés, principalement des fonctionnaires et 32.2% sont des Indépendants, 5.5% Autres et à peine 2.2% sont des Employeurs. Ainsi, on note une quasi absence d’entreprises, principal pourvoyeur de richesse. Cette situation traduit l’insuffisance d’opportunité d’investissement au niveau de la ville, qui connait la disparition d’activité telles que la pêche, notamment de celle de l’alose, de la menuiserie de barque et de noria, de la culture du Hénné, sans toutefois, connaitre l’apparition remarquée d’autres activité novatrices et génératrices  d’emploi et de richesse ;
  • 58 % des ménages ont un revenu mensuel inférieur à 3000,00 Dhs en 2007, Contre 12 % qui ont un revenu mensuel supérieur à 5000,00 Dhs ;
  • 45 % des ménages de la ville sont pauvres ;
  • Inégalité de chance dans l’accès à l’emploi entre les sexes : 73,8 % des emplois sont masculins contre 26,2 % pour les femmes ;
  • Le taux d’analphabétisme de la population âgée de 10 ans et plus, est de 34%. Alors qu’il est de 85 % pour les femmes. Quant à la population alphabétisée, son niveau de scolarisation est dans 91 % des cas du secondaire.
  • A propos de la migration, 43,3% des habitants de la ville d’Azemmour sont des immigrants. Alors que la ville d’Azemmour perd 18% de sa croissance naturelle et se positionne dans la catégorie des communes d’émigration. Toutefois, sur le plan « qualitatif », le flux migratoire parait négatif. Car, la ville subit essentiellement l’effet de l’exode rural. Alors que ses habitants d’un niveau intellectuel et de qualification socioprofessionnelle satisfaisant, quittent la ville à la recherche d’opportunité d’emploi et de cadre de vie meilleurs ;
  • La population active au niveau de la ville d’Azemmour est essentiellement masculine avec 73 %, contre 26 % féminine. Le taux de chômage est estimé à 19% (selon les statistiques de 2007). Parmi les 81 % en activité, le secteur tertiaire s’accapare de plus des trois quarts (77,7 %). Alors que le secondaire emploi 14,3 % des actifs. Cependant, on note la faible importance du secteur primaire en termes d’emploi avec 8,6 % des actifs. Ce qui dénote la régression de cette activité dans la banlieue d’Azemmour, réputée pourtant depuis 1930, par ses agrumes, ses primeurs, sa banane et son élevage bovin intensif. D’ailleurs, la première coopérative maraichère du Maroc, a été crée à Azemmour en 1957 ;
  • Un équipement en infrastructure socio économique, en deçà du niveau minimum requis (absence de Hôpital  public, de Maison de Bienfaisance, de Centre Culturel ; de Dar Taliba, de Clinique privée, de Laboratoire d’analyse médicales privé et public, de Notaires, d’Architecte et de Médecins privés   Spécialistes) ;
  • 95 % des foyers sont branchés au réseau de l’eau potable et de l’électricité, le reste des maisons est alimenté grâce aux bornes fontaines ;
  • L’Etat Actuel de L’Eclairage public est moyen. La longueur Des Voies Eclairées est de 09 Km, avec un taux de Couverture des Besoins de 95 %.
  • Le réseau d’assainissement d’un état vétuste, fait 32000 Mètre et couvre 85 % de l’espace concerné par l’aménagement urbain ;
  • 2O à 30 Tonnes de déchets solides sont évacués quotidiennement selon les saisons, ce service couvre 90 % des besoins de la population ;
  • 18 % des ménages sont abonnés au téléphone fixe, avec 1569 Abonnés en 2007, la ville utilise à peine 57 % de la capacité du centre téléphonique ;
  • Les accès font 23 Km contre un besoin de 47 Km, soit 49 % des besoins ;

 

C- Conclusion

En conclusion, la ville d’Azemmour est une ville ancienne, connue pour son organisation socioprofessionnelle, ses activités socio économique performantes, très solidaire avec la collectivité nationale, conformément aux dispositions de la constitution marocaine, en s’inscrivant dans la logique de la politique du développement du pays (politique des barrages, développement des cultures d’exportation, développement des grands pôles urbains, comme Casablanca et autres, etc.), sans pour autant faire l’objet d’intervention publique, visant à atténuer les effets négatifs de ces orientations politiques, sur sa croissance et son développement, traduits par la disparition de certaines activités telle que la pêche de l’alose et les activités qui lui sont liées, un flux migratoire négatifs, etc. Ainsi, elle sombre dan la pauvreté, la misère, le chômage,  l’analphabétisme, etc.

II- quelques éléments stratégiques pour le développement de la ville d’Azemmour :

Partant de ce qui précède, la stratégie de développement de la ville d’Azemmour doit s’appuyer sur :

  • Son patrimoine, naturel, historique, culturel et professionnel : proximité de la mer, de la foret, du fleuve, clémence du climat, ancienne médina, savoir faire ancestral en artisanat : poterie, tissage, broderie, bois, présence de mausolées de saints, etc.
  • Les atouts de son environnement : mise en place d’un important projet touristique ;

En conséquence, le développement du tourisme culturel, vert, religieux, constitue une alternative pour le développement de la ville. Le challenge est de rendre la ville attractive pour de nouvelles populations, en constituant un cadre adéquat pour la vie et le travail. Elle ne doit plus être un lieu de transit ou une ville dortoir.

Pour ce faire, les éléments stratégiques suivants, peuvent être retenus :

  • Renforcement de l’équipement de la ville en infrastructure socio économique de base : généralisation de l’électrification et de l’eau potable pour tous les ménages, aménagement de la ville (ouverture de nouveaux accès, aménagement des boulevards et chaussées, etc.), autres équipements socio sportifs et culturels ;
  • Articuler les activités de la ville sur celles du complexe touristique de Mazagan, et envisager un partenariat qui valorise le potentiel de la ville : Ryads, maison d’hôte, restaurants, randonnées dans la foret, dans l’ancienne médina, sponsor d’activités culturelles, artistiques ou artisanales, etc.
  • Organisation d’événementiels susceptibles de contribuer à l’initiation de dynamique de développement d’activités de la ville, en s’appuyant sur le potentiel de la ville : art culinaire, madih ousamaa, etc. ;
  • Renforcement des capacités des acteurs en place, dans la perspective d’améliorer leur qualification professionnelle dans leurs domaines respectifs (artisanat, menuiserie, etc), de faire évoluer leur attitude vis-à-vis de certains aspects ayant trait aux activités de développement de la ville : accueil des visiteurs, intégration des immigrants, préservation de l’environnement, organisation professionnelle agissante et entreprenante, développement de l’esprit d’entreprenariat (car c’est le développement de l’entreprise qui est source de richesse), etc.
  • Mise en place d’un encadrement social ciblant, les jeunes et les femmes en situation marginale ;
  • Appui au montage de projets générateurs de revenu et Mise en place de mécanismes de leur financement, particulièrement pour les apprentis de la formation professionnelle ;
  • Prévoir et mettre en œuvre des dispositions d’encouragement à l’installation d’entrepreneurs dans la ville, notamment dans les domaines socio économiques, retenus prioritaires pour la ville ;

III- Récapitulation de la stratégie de développement :

  • •       S’inscrire dans la logique du développement de l’environnement englobant et ses tendances: OUVERTURE, COMMUNICATION, FACILITATION, Encouragement, Partenariat;
  • •       Investir sur les infrastructures et les ressources humaines: Attractivité et leadership;
  • •        S’appuyer sur les atouts et le potentiel: histoire, position géographique, nature, savoir faire ancestral, monuments religieux, etc.
  • •       Mobiliser les ressources;
  • •       Développer l’attractivité de la ville;

IV – Intitulés des programmes d’intervention :

a- Les investissements : Il s’agit d’investissement qui visent l’amélioration du cadre de vie et augmentent l’attractivité de la ville. Il s’agit de :

  • L’amélioration et la généralisation du réseau d’assainissement de la ville ;
  • L’amélioration du réseau d’éclairage public sur le plan qualitatif et sa généralisation ;
  • L’amélioration des accès de la ville, dans la perspective d’améliorer la circulation à l’intérieur de la ville, éviter les embouteillages, en agrandissant certaines voies et en ouvrant de nouvelles voies ;

b- Les équipements socioéconomiques : Il y a lieu d’agir auprès de qui de droit, pour mettre en place au niveau de la ville d’Azemmour :

  • Un complexe culturel, une maison de jeunes,  regroupant une salle d’exposition, un théâtre, une bibliothèque, etc.
  • Un complexe sportif ;

c- Renforcement de l’infrastructure existante : A ce niveau, il s’agit d’intervenir auprès de qui de droit, en vue de renforcer les structures existantes, notamment en matériel, ressources humaines et en compétences, nécessaires. Ce sont les centres de santé, les écoles, collèges et lycées, les services de la municipalité, en vue d’améliorer la qualité de leur prestation et leur performances professionnelles ;

d- Aménagement de l’espace urbain : Il y a lieu de renforcer l’attractivité de la ville sur le plan social institutionnel et économique, en rendant la ville un cadre de vie agréable et attirant, d’où la nécessité de :

  • Développer les espaces verts de la ville et de son environnement ;
  • Créer et encourager la création d’espace de loisir, à caractère familial ;
  • Repenser l’aménagement de la ville et l’affectation de l’espace : taulerie, mécanique, menuiserie, autre, etc.
  • Aménager l’espace de la ville en accordant une place de choix pour la construction de logements de villas, d’habitats économique, et d’habitats groupés en immeuble, dans la perspective d’attirer les cadres et les couches sociales moyennes de casa et d’El jadida à venir s’installer dans la ville, en profitant de la liaison ferroviaire et de l’autoroute, ;
  • Encourager l’équipement de la ville en écoles privées, crèches, cliniques, les salles de fête, ainsi que les divers fournisseurs et services nécessaires pour une vie agréable dans la ville ;

e-      Incitation à l’investissement : il s’agit d’organiser des campagnes de communication et de sensibilisation et d’investir en faveur de l’encouragement à l’investissement dans la ville, à travers :

  • La mise en place d’infrastructure qui faciliterait l’attraction d’investisseurs vers la ville en faveur d’activité économique compatibles avec la vocation future de la ville : culturel et touristique ;
  • La mise en place d’infrastructure, qui faciliterait et encouragerait l’émergence de nouvelles classes de jeunes entrepreneurs, en liaison avec les centres de formation professionnelles en place ou en étroite relation avec la vocation de la ville ;
  • Négocier avec des bailleurs de fonds (banques, INDH, Organismes internationaux, structures publiques nationales et étrangères), pour le financement à titre de subventions ou à des taux avantageux, des projets générateurs de revenu, susceptibles d’évoluer en entreprise moyennes ;
  • Organiser et mettre en œuvre de concert avec les ONG et d’autres partenaires, des campagnes de sensibilisation, qui ciblent les riches et cadres de la ville, en faveur de l’investissement au niveau de la ville d’Azemmour ;

f- Développer l’attractivité de la ville : à travers :

  • Organiser et mettre en œuvre des campagnes de communication valorisant la ville et son potentiel, et aussi à travers la promotion de certains projets immobilier ou touristiques dans la ville ;
  • Organiser une campagne de communication et de vulgarisation ciblant les professionnels de la ville, ainsi que le public sur les principes et la nécessité de l’accueil des visiteurs et de la propreté de la ville et de la sauvegarde de son patrimoine culturel et touristique ;
  • Chercher à impliquer qui de droit sur les travaux d’aménagement et d’entretien du patrimoine culturel et religieux, de la ville ;
  • Organiser de concert avec la descendance des marabouts de la ville des moussems annuels, auxquels, il convient d’organiser une grande campagne de communication, autours de thématiques attirantes et motivantes ;
  • Bâtir la stratégie de communication sur la ville autours de valeurs basées sur : L’histoire, la culture, la religion, l’environnement, le patrimoine,

g- Susciter la mobilisation des ressources : à travers :

  • L’implication des ONG, en les appuyant, les encadrant, les assistants dans la finalisation de projets et la recherche de financement ;
  • Encourager l’émergence de l’organisation professionnelle et du leadership local ;
  • Encourager la mise en place de projets générateurs de revenu, pour les nécessiteux et particulièrement au profit des jeunes et des femmes ;
  • Développer l’assistance par les ONG spécialisées

 

h- Mettre en place des partenariats

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